Le corps humain compte plus de 200 os qui, reliés entre eux, forment un mécanisme parfait. Lorsqu’un de ces os est endommagé, c’est tout notre organisme qui en souffre. Cela entraîne une détérioration de la qualité de vie, surtout pour les personnes qui n’ont pas accès à des services médicaux d’excellence.

Le système de santé cubain a renforcé la recherche dans ce domaine de la médecine, sur des bases scientifiques actualisées, avec un haut niveau de compétence internationale et des applications concrètes telles que l’arthroscopie, les fixateurs externes, la traumatologie du sport et les recherches sur l’ostéoporose, les fractures de la hanche chez les personnes âgées ou la coxarthrose de la hanche.

Une grande partie de ces traitements innovants est due au Dr Rodrigo Álvarez Cambras. Ce chirurgien orthopédique, scientifique et pédagogue cubain de renom a contribué au perfectionnement de la technique orthopédique et traumatologique et a favorisé la création de l’École cubaine d’orthopédie et de traumatologie, de renommée mondiale.

Neuf techniques chirurgicales portent son nom, dont celle des ligamentoplasties pour les instabilités de la cheville dues à des lésions ligamentaires chroniques, qu’il s’agisse des ligaments médiaux ou des ligaments latéraux de la cheville.

La chirurgie de la colonne vertébrale est l’un des services phares de l’orthopédie cubaine. Elle est assurée par des professionnels hautement qualifiés et repose sur un programme conçu pour se concentrer uniquement sur le bien-être et la santé des patients.

Le Dr Ernesto Fleites Marrero, spécialiste en orthopédie et traumatologie à la Clinique Centrale Cira García, explique à Destino Salud qu’« à Cuba, nous utilisons les mêmes techniques et instruments que dans le reste du monde. Nous pratiquons tous types de chirurgies de la colonne vertébrale, depuis les procédures mini-invasives comme le traitement des hernies discales par endoscopie, jusqu’à des interventions plus complexes et avancées comme les fusions vertébrales, la correction de scolioses chez l’enfant et l’adulte, ou les approches cervicales, thoraciques et lombaires ».

Parmi les principaux atouts de ce programme, développé dans tout le pays, on trouve l’expérience des équipes médicales qui réalisent les interventions chirurgicales et autres traitements, ainsi que l’utilisation de la science et de la technologie à chaque étape.

En ce qui concerne l’âge des patients et les interventions les plus fréquentes, le Dr Fleites indique qu’elles concernent des personnes de tout âge. « À l’Hôpital pédiatrique William Soler, où notre équipe travaille en collaboration avec la leur, nous voyons principalement des cas de scoliose infantile, associée ou non à des syndromes génétiques et anomalies congénitales.

« Dans ce cas, aussi bien chez les jeunes enfants que chez les adolescents, nous avons une bonne expérience du traitement des scolioses sévères », souligne le Dr Fleites. « Les professionnels de l’Hôpital pédiatrique William Soler forment un groupe très bien préparé, réunissant pédiatres, anesthésistes, réanimateurs et infirmiers spécialisés dans ce type de chirurgie.

« Chez les adultes, la plupart des patients que nous recevons à la clinique présentent des maladies dégénératives et de l’arthrose associée à une hernie discale, un problème qui prend de l’importance dans le monde, car les personnes âgées d’aujourd’hui ne sont pas celles d’autrefois : elles mènent une vie active, font du sport et préfèrent donc se faire opérer plutôt que de rester tranquillement à la maison. Le reste des interventions concerne des traumatismes liés à des accidents ».

Le Complexe scientifique orthopédique international Frank País, créé en 1969, est l’un des centres leaders dans les traitements orthopédiques. Comme dans d’autres établissements de santé, on y pratique l’arthroplastie (remplacement d’une articulation par un dispositif mécanique) et l’arthroscopie (technique permettant d’observer directement l’intérieur des articulations sans les ouvrir et de traiter les lésions) des hanches, genoux, épaules, coudes, etc.

Le Dr Roberto González Martín, directeur général de cette institution, précise que « nous n’opérons pas seulement les traumatismes et les fractures, mais aussi les problèmes dégénératifs liés aux hernies discales et à d’autres affections ».

Mais alors, comment accéder à ces programmes et bénéficier d’une prise en charge spécialisée de qualité ? Combien de temps durent les démarches ?

Le Dr Osvaldo Héctor Ardisana, spécialiste du Centre de coordination et de gestion de la société Comercializadora de Servicios Médicos Cubanos S.A., explique que « pour s’inscrire à ces services, les personnes doivent contacter le Centre à l’adresse e-mail suivante : smc@smcsalud.cu. De même, la demande de prise en charge médicale peut être effectuée directement auprès du Centre de coordination par téléphone, via le site web, ou par l’intermédiaire d’agences spécialisées partenaires, avec lesquelles la CSMC entretient des relations de travail et qui sont présentes dans 45 pays ».

Le spécialiste assure que « nous n’avons pas de liste d’attente ni de délais. Dès que les clients s’intéressent et reçoivent une réponse, ils peuvent venir, suivre le traitement et améliorer leur qualité de vie ».

Cependant, quelle que soit la voie choisie par le patient pour voyager, la thérapie est la même pour tous.

« Nous leur proposons, si nécessaire, car leurs troubles ne nécessitent pas toujours une intervention chirurgicale, un programme médical avec toutes les étapes à suivre, les examens à effectuer, la durée du séjour à Cuba et le prix, entre autres », précise le Dr Osvaldo Héctor Ardisana.

« Penser aux patients implique parfois de dire non. Tous ne nécessitent pas une chirurgie et, dans ce cas, nous leur proposons un programme de rééducation. S’ils sont opérés, notre objectif est qu’ils rentrent dans leur pays et reprennent leur vie quotidienne. C’est pourquoi, lorsqu’ils rentrent chez eux, nous leur remettons un dossier complet avec tous les résultats des analyses de laboratoire, des radiographies, ainsi que les disques contenant les images IRM (avant et après l’opération), afin que leur médecin puisse assurer le suivi ».

Une fois le patient de retour dans son pays, s’il souhaite consulter le médecin qui l’a traité, Cuba offre la possibilité d’accéder aux services de télémédecine en temps réel.

Par: Yanel Blanco Miranda et Beatriz Vaillant Rodríguez 
Extrait de la revue Destino Salud